Le Festival Montréal/Nouvelles Musiques accueille l’Ensemble Meitar à la Chapelle historique du Bon Pasteur pour interpréter cinq pièces de compositeurs talentueux, venus d’Europe, d’Israël et du Québec. Tous ont répondu à la thématique de cette 7ième édition Environnement et Technologies, en combinant d’une part, les sons acoustiques avec des installations électroniques et d’autre part en répondant à la problématique du temps.
Depuis 2004, l’ Ensemble Meitar se produit à Tel Aviv et à l’échelle internationale. Ce quintette a changé la démographie de la musique contemporaine israélienne en jouant des programmations audacieuses de Philippe Leroux (compositeur en résidence de l’Ensemble depuis 2012), Fedele, Grisey, Biro et bien des compositeurs renommés israéliens comme Chernowin, Shapira qui ont attiré le public en Israël. L’ensemble a été invité à participer à des Festivals internationaux comme le Festival MATA à NYC, le Zeitkunst Festival à Berlin et à la Biennale de Venise.
Pour le festival MNM, nous retrouverons les cinq musiciens, à savoir: Roy Amotz à la flûte, Dan Erdman à la clarinette, Moshe Aharonov au violon, Jonathan Gotlibovitch au violoncelle, Amit Dolberg au piano ainsi que Yuval Zorn à la direction. Loué par le New-York Times pour leur « excellence, équilibre et précision », le public montréalais aura la chance d’assister à la première de leur tournée Nord-américaine le vendredi 06 Mars à 21h00. Nous aurons le plaisir d’écouter successivement:
Gérard Grisey, Talea ou la machine et les herbes folles– 1985 – 16 minutes
Après avoir tenu plusieurs séminaires sur la composition musicale, celui-ci enseignera cette matière au Conservatoire national supérieur de musique de Paris jusqu’à sa mort. Ce compositeur virtuose se voit commander plusieurs pièces par de grandes Institutions internationales. Pour son œuvre Talea, qui signifie coupure, Gérard Grisey aborde deux angles auditifs:″L’idée de coupe du geste initial, la mise en phase et hors-phase des différentes structures rythmiques ainsi que la forme en deux parties dont la seconde pourrait aisément s’intituler color m’ont suggéré le titre de ce quintette.″ – il décrit lui même sa composition comme « un geste unique (rapide, fortissimo, ascendant lent, pianissimo, descendant) présenté dans la première partie en durées moyennes et peu à peu érodé jusqu’au nivellement des contrastes. Dans la seconde partie, il gère la grande forme et la succession des séquences. Polyphonique dans la première partie, le geste devient homo-phonique dans la seconde. »
Hanns Eisler, Quatorze façons de décrire la pluie– 1941 – 12 minutes
Cette importante pièce de musique de chambre reflète les images du documentaire de Joris Ivens intitulé Rain. La composition de cette pièce explore l’esprit du court métrage, relatant ainsi l’alternance du temps capricieux à Amsterdam. Hanns Eisler exprime dans sa musique son sentiments de tristesse devant une Allemagne gouvernée par la politique d’Hitler. La technique dodécaphonique structure la pièce et rend hommage à son ami Arnold Schoenberg, développeur de ce système.
Maya Dunietz, Six Waves, 2013 – 16 minutes
Après toutes les attributions qu’elle a reçu, il est difficile de classer le parcours original de Maya Dunietz. Cette artiste intègre pousse son expérience musicale loin du grand public en soumettant son travail à plusieurs domaines artistiques. La compositeurs d’avant-garde a pris place sur la scène alternative israélienne avec un format de composition innovant comme le prouve Six Waves. L’audience peut imaginer des séquences sonores mêlant l’acoustique, l’électronique et les voix, interrompus par le silence. Marquée par un jeu plus ou moins intense, chaque succession rythmique annonce une nouvelle vague.
Cléo Palacio Quintin, Fluctuations organiques – 2014
C’est dans le cadre d’une commande reçue par le Conseil des Arts du Canada que Cléo Palacio-Quintin a composé Fluctuations Organiques, écrit spécifiquement pour l’Ensemble qui va la jouer pour la première fois vendredi prochain. Cette œuvre en quatre mouvements enchaînés est élaborée autour des quatre éléments : air, feu, terre et eau. Le flux musical instrumental est augmenté d’une partie électroacoustique qui combine des sons fixés et générés en direct, toujours contrôlés par le flûtiste. Depuis 15 ans, Cléo combine deux univers, mêlant ainsi le son instrumental et l’électroacoustique. Compositeure et flûtiste de renom, Cléo a su établir des liens novateurs entre plusieurs domaines: la science, la technologie et l’art – ce qui lui devra en 2011, la remise du Prix Opus pour sa créativité et son talent.
5 – Ofer Pelz, Chinese Whispers – 2013 – 11 minutes
Depuis 2007, le compositeur israélien rayonne à Tel Aviv, en Europe et en Amérique du Nord à travers les maintes collaborations avec l’Ensemble Meitar. Il y a deux ans, Ofer Pelz se voit commander cette pièce qui a déjà été interprétée NYC. Le phénomène social de déformation, appelé communément en Grande- Bretagne Chinese Whispers soit « Téléphone Arabe » en français, a inspiré l’auteur dans la conceptualisation de l’œuvre. On peut imaginer une phrase complexe ou un geste qui se manifesterait dans une métaphore de respiration, instrumentalisée par le mode de jeu spécifique. La pièce est divisée en plusieurs sections faisant chacune, l’emphase sur différents points de vue pour ensuite dévoiler ce geste respiratoire dans son ensemble.
Le lendemain de cette représentation exceptionnelle, le public aura accès à l’atelier-concert animé par Jonathan Goldman. A travers ce séminaire éducatif, l’Ensemble Meitar et l’Experimentalstudio nous font connaître en direct les problématiques soulevées par l’impulsion des nouvelles technologies dans la musique contemporaine. Au programme, un extrait des œuvres de Daniel Péter Biro et de Detlef Heusinger seront étudiés dès 13h00 au même endroit que le concert de la veille.
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