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Bienvenue à notre nouvelle blogueuse!

Nous sommes heureux de vous présenter notre nouvelle blogueuse Laurence Perreault-Rousseau qui partagera dorénavant avec vous son incursion dans le monde de la musique contemporaine par de petites entrevues avec nos artistes, des retours et des commentaires sur les concerts.
 
Petite histoire d’un heureux hasard…

« C’est au mois de mai 2012 que tout a commencé :  la SMCQ cherchait des bénévoles alors je proposai  mon aide. Je connaissais peu le domaine musical mais je savais que je me plairais car cela me permettrait de contribuer à une mission que je trouve importante. La communicatrice en moi était enthousiaste à l’idée de devoir trouver les arguments pour convaincre les gens de s’intéresser plus largement à cette musique si riche et pourtant trop peu connue. 

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Laurence Perreault-Rousseau, notre nouvelle blogueuse

Ma vie a été bercée par la culture; la musique (tous styles confondus) a  toujours résonné chez nous. Ceci amenant cela, j’ai développé ouverture et curiosité. Par contre, la musique contemporaine m’intimidait. Elle me semblait complexe voire inaccessible. Jusqu’au jour où j’ai fait une entrevue avec Denis Marleau pour parler de la Série hommage à Denis Gougeon. Soucieuse de réaliser ce mandat de bonne façon, je me suis fait un devoir d’écouter des œuvres de M. Gougeon. Un enchantement ! Un harmonieux mélange de sensibilité et d’intelligence. Une qualité inestimable pour un créateur. Écrire ce blogue va me permettre de partager avec vous mes émerveillements face à cette musique que je découvre. Et je serai heureuse que nous échangions sur les spectacles à venir.  

Je parle de Gougeon car il est à la source de mon désir d’apprivoiser la musique contemporaine,  mais j’ai assisté à plusieurs concerts depuis ce moment et j’ai eu le plaisir de découvrir toute la richesse que renferment d’autres musiques d’aujourd’hui. 

Même si je n’ai pas pu assister à tous les événements de la Série hommage, quelques-uns me paraissaient incontournables : parmi eux il y avait le concert Six thèmes solaires présenté récemment à la salle Pierre-Mercure. Dans cette œuvre phare du compositeur, chaque mouvement est inspiré d’une planète différente, représenté par un instrument qui lui est associé. En quelques mots, il en ressort que Gougeon a su toucher l’essence de la vie de ces astres avec finesse, profondeur mélodique et une grande virtuosité. Nous étions transportés dans la voie lactée.  La semaine suivante, j’ai assisté au concert Denis Gougeon et la guitare présenté en partenariat avec le Festival  et concours de guitare classique de Montréal. Entendre des œuvres contemporaines mais aussi  baroques avec cet instrument d’une grande beauté mais si simple à la fois fût totalement méditatif. »

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« 4 jeux à 5 », à nouveau

IMG_6944 - CopieLe Conservatoire de musique de Montréal accueille la deuxième édition des Journées des vents, un festival de quintette à vent conçu par le groupe Pentaèdre. Cette semaine, nous nous sommes rendu au Conservatoire pour écouter le hautboïste Normand Forget, le corniste Louis-Philippe Marsolais, la flûtiste Danièle Bourget, le bassoniste Mathieu Lussier et le clarinettiste Martin Carpentier.

Une scène complètement nue mettait l’accent sur les cinq musiciens, qui sont restés debout pendant tout le concert. Le quintette a commencé son récital avec un compositeur d’aujourd’hui peu entendu dans les salles de concerts, August Klughardt, qui fait partie de la « nouvelle école allemande » et qui a écrit le Quintette op.70, une œuvre plus proche de Brahms ou Mendelssohn que des rhapsodistes qui l’ont inspiré pendant sa jeunesse.  La délicatesse de la sonorité et la technique si précise des interprètes donnent l’impression à l’auditeur que tout ce qu’ils jouent est facile.

Le concert a continué avec une transcription pour quintette à vent de Geoffrey Emerson du Quatuor Les Dissonances KV 465 de W.A. Mozart, qui est une preuve de sa vénération pour Haydn. En fait, les premières phrases de cette pièce, pleines de dissonances, ne laissent pas reconnaître le compositeur. L’expressivité et l’exécution des nuances ont marqué l’interprétation de cette série de six quatuors que Mozart a dédiés à Haydn à la suite d’un choc après avoir écouté ses quatuors les plus récents.

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Finalement, l’ensemble a rendu hommage à Denis Gougeon en jouant l’œuvre 4 jeux à 5, qui avait aussi été interprétée la semaine dernière par Pronto Musica. Cette pièce, qui assemble les techniques d’imitation, de miroir, d’inversion et de vitesse dans le premier mouvement et qui offre des solos à tous les instrumentistes dans le quatrième mouvement, a été délicatement et délicieusement interprétée par le quintette, en présence du compositeur. L’interprétation de Pentaèdre fut d’une sensibilité suprême, tout en ayant la force et l’énergie qu’exige la musique de Gougeon.

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N’oublions pas non plus la jeune corniste participant au concours Pentaèdre pour jeunes musiciens qui fut invitée – spécialement à la demande du jury pour sa grande musicalité – à jouer la pièce Cor-Jupiter, des Six thèmes solaires de Denis Gougeon.

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Pronto… Musica!

Bonjour à tous!

Samedi dernier, nous nous sommes rendus à l’église St. Georges pour assister au premier concert de Pronto Musica Chamber Ensemble, une association à but non lucratif qui se lance sur la scène classique montréalaise. Dirigé par Eli Weinberger et Alexis Hauser, ce nouvel ensemble a pour mission de donner aux jeunes musiciens de Montréal une occasion de se produire professionnellement en concert et de les orienter vers leur carrière d’interprètes.

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Ce premier concert fut produit dans le cadre la Série hommage alors que Lara Deutsch (flûte), Krisjana Thorsteinson (hautbois), Eric Abramovitz (clarinette), Daniel Clark (basson) et Gabriel Trottier (cor) nous interprétaient 4 jeux à 5 de Denis Gougeon, une commande pour le quintette à vent Estria, avec l’aide du CAC.

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Dans le premier mouvement, Jeux de miroirs, c’est vraiment cela, un jeu labyrinthique où la musique circule d’un côté à l’autre de l’ensemble, alors que dans le deuxième, À la manière d’un kaléidoscope, il y a un processus de transformation de la densité sonore, des couleurs et des modulations qui sonnent à une musique rythmique et piquée, en constant dialogue entre la flûte et le basson. Le Lent et lyrique est le moment des solos instrumentaux et le quatrième mouvement, Comme une danse, honore son titre avec une musique très rythmée, rapide et accentuée.

Pour vous monter cette palette de techniques de composition – d’imitation, de miroir, d’inversion, de vitesse – nous vous offrons la vidéo d’un passage de la pièce 4 jeux à 5:

Le programme a été complété avec le Brass Quintet No. 1, op 5 de Victor Ewald et le Souvenir de Florence, op 70 de Piotr Ilitch Tchaïkovski. La semaine prochaine, ce sera au tour de l’ensemble Pentaèdre d’attaquer 4 jeux à 5 de Denis Gougeon!

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Nos chefs-d’œuvre

Bonjour à tous!

Cette semaine c’est au tour des solistes de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) d’être protagonistes de notre Série hommage avec le concert Chefs-d’œuvre d’ici, présenté par la série Tableaux en musique. Le flûtiste Denis Bluteau, le violoniste Luis Grinhauz, l’altiste Lambert Jun-Yuan Chen, le violoncelliste Sylvain Murray et la pianiste Bertha Rosenohl, avec qui nous avons correspondu, présenteront un programme d’œuvres de trois compositeurs québécois: Denis Gougeon, Alexis Contant et Anne Eggleston.

La pianiste Berta Rosenohl participera du concert Chefs-d’œuvre d’ici dans la Série Hommage.

La pianiste Bertha Rosenohl participera au concert Chefs-d’œuvre d’ici dans le cadre de la Série hommage.

Denis Gougeon a écrit Suite privée pour flûtes (do, sol, piccolo), piano et violoncelle en 1988 suite à une commande de l’Ensemble Daedalus et avec l’aide du Conseil des Arts du Canada. Il s’agit d’une suite de quatre conversations à trois instruments sur des sujets qui provoquent l’intériorité et l’introspection intime, en même temps que la discussion heureuse. « Comme l’indique Denis Gougeon, il s’agit d’une pièce de caractère intime, représentant une conversation entre amis, » affirme Bertha Rosenohl, qui assure que l’œuvre « ne comporte pas particulièrement de difficultés techniques pour le piano, si ce n’est que dans quelques passages rythmiques. »

Selon la pianiste, la musique de Gougeon est « très claire et transparente et, grâce à une maîtrise de la connaissance des instruments, recèle une grande beauté sonore. » En fait, Bertha Rosenohl croit que « le message dans la musique de Gougeon est direct et son langage, facile à comprendre. C’est très musical! »

Mais le programme ne se circonscrit pas à la contemporanéité de Denis Gougeon. En effet, elle couvre, du point de vue des styles, trois siècles avec Alexis Contant et le romantisme du 19e siècle, et Anne Eggleston et le modernisme néo-classique du 20e. Alexis Contant (Montréal, 1858-1918), fils de musiciens amateurs, a été compositeur, organiste, pianiste et professeur de musique. Il a surtout composé des musiques d’accompagnement à l’orgue pour chœur, des pièces pour piano solo et orgue, dont son œuvre la plus célèbre La Lyre, et des musiques de chambre, dont le trio pour piano, violon et violoncelle qui sera interprété ce vendredi.

Anne Eggleston (Ottawa, 1934-1994) quant à elle, a été compositrice et professeure, et certaines de ses œuvres ont connu une grande notoriété, tel que le Quatuor à cordes qui a remporté le prix de la meilleure composition du Concours de musique originale de la radio de la SRC à Ottawa en 1964 et qui sera joué dans ce programme de chefs-d’œuvre.

Le concert sera précédé d’une visite guidée de l’exposition ‘Art québécois et canadien du XXe siècle‘ de la collection du Musée des beaux-arts de Montréal. Profitez-en!

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Partons « À l’Aventure! »

Bonjour à tous!

« Faites attention à la gérance de la nuance. On y va encore une fois! » C’est lundi matin et je me rends à la Salle Claude-Champagne pour assister à une répétition de l’Orchestre de l’UdeM.  Les jeunes musiciens préparent À l’Aventure!, qui sera interprété ce samedi soir sous la direction du maestro Jean-François Rivest. Pendant la pause, ce chef d’orchestre à qui l’université a décerné l’un des rares Prix d’excellence en enseignement, m’accorde gentiment une entrevue.

 Jean-François Rivest dirigera l'Orchestre de l'Université de Montréal. PHOTO: Lida Amengual

Jean-François Rivest dirigera l’Orchestre de l’Université de Montréal. PHOTO: Lida Amengual, SMCQ

« Dans cette œuvre, il y a un sens de la jeunesse, de l’aventure, de l’imprévu, de la surprise. Il n’y a jamais d’ailleurs la même musique. Denis a volontairement construit une structure où la musique évolue sans jamais revenir en arrière, un peu comme un road-trip-no-where. On découvre toujours quelque chose de nouveau. C’est une pièce qui nous tient en état alerte tout le temps, qui nous emmène en voyage. L’autre chose, c’est qu’elle est très énergique, il y a vraiment une décharge d’énergie qui va bien avec ces jeunes musiciens qui en sont plein, » explique M. Rivest.

En parlant de la préparation technique du concert, le chef nous dit que « si chaque œuvre a ses propres difficultés, ici il y a beaucoup de travail rythmique à faire. Nous nous sommes aussi concentré sur l’équilibre entre les plans sonores. Parfois les cordes jouent piano et les vents sont fortissimo, parfois il y a un crescendo pour toutes les cordes alors que les autres ne le font pas… et c’est tout cet équilibre de nuances qui crée un paysage avec un relief. »

L'Orchestre de l'Université de Montréal jouera « À l’aventure! » de Denis Gougeon. PHOTO: Lida Amengual

L’Orchestre de l’Université de Montréal jouera « À l’Aventure! » de Denis Gougeon. PHOTO: Lida Amengual, SMCQ

« L’œuvre de Denis est vraiment extraordinaire. Elle est riche, variée, sérieuse, très incarnée dans les instrumentistes qui la jouent. C’est une musique qui se comprend bien et qui se communique assez facilement. Ce n’est pas un laboratoire, comme il dirait lui-même, Denis ne fait pas ses exercices de composition devant le public, il les fait chez lui, alors l’œuvre est très aboutie. C’est sûr que c’est une musique qui est accessible pour le public, plus que d’autres musiques contemporaines. Pour moi, c’est une qualité de communication, parce qu’au fond je me sens communicateur, ma raison d’être ici c’est de rejoindre les gens et de leur dire : Écoute comme c’est beau! » nous raconte M. Rivest.

Après l’interprétation de l’œuvre de Denis Gougeon, l’Orchestre de l’UdeM et le clarinettiste soliste Victor Alibert joueront la Sonate pour clarinette et piano no 2, op 120 et la Symphonie no 2 (transcription pour clarinette et orchestre) de Brahms. Mais comment mélanger deux compositeurs si différents? « Un mot clé dans tout cela, c’est la tradition. Denis écrit d’une façon moderne en tenant compte de l’évolution de l’orchestre et de la tradition musicale, il connaît très bien ses classiques et il écrit en respect pour les compositeurs du passé. De toutes les époques, les compositeurs ont écrit en s’appuyant et en comprennent les compositeurs avant eux. Je considère que c’est un concert qui met en vedette des jeunes, car on commence en disant à plein poumon: À l’Aventure! Et cette aventure passera par plusieurs étapes: la jeunesse, avec À l’Aventure! de Denis; l’âge du milieu ou l’âge d’or de la vie, avec la Symphonie de Brahms, et la sagesse de la vieillesse avec une de ses dernières sonates, » affirme M. Rivest.

Victor Alibert sera le clarinettiste soliste pendant le concert de vendredi. PHOTO: Lida Amengual

Victor Alibert sera le clarinettiste soliste pendant le concert de samedi. PHOTO: Lida Amengual, SMCQ

Quant au rôle du chef d’orchestre, c’est très clair pour Jean-François Rivest : « Ma responsabilité est de leur demander des modes de jeu qui mettent en valeur les différents styles. Par exemple, dans le cas de Gougeon, on recherche une sorte de sonorité plus moderne sur le chevalet, sans vibrato, chanter en même temps qu’on joue… Même si chaque compositeur a son style de jeu, on se sert aussi de la tradition. À un moment précis de la répétition, je leur ai demandé un son plus « Ravel. » C’est juste une façon pour les musiciens de comprendre ce que je demande au niveau technique. »

« C’est un orchestre de très bon niveau et en tant que jeunes, ils sont prêts à tout expérimenter, ils sont prêts à aller à l’aventure! ». Vous le savez déjà, ce sera un concert à ne pas manquer!

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Marionnettes, musique, danse… Concerto au sol!

Bonjour à tous!

Cette semaine, nous quittons momentanément la Série hommage pour vous présenter le nouveau spectacle de Félix Boisvert, Concerto au sol, produit par la SMCQ et diffusé au théâtre Aux Écuries. C’est avec beaucoup de curiosité que nous avons rencontré le concepteur en coulisses afin de lever un peu le voile sur cette création mystérieuse aux frontières du théâtre et de la musique.

L'spectacle 'Concerto au sol' de Félix Boisvert sera disponible au théâtre Aux Écuries du 15 au 26 d'octobre.

Le spectacle ‘Concerto au sol’ de Félix Boisvert sera présenté Aux Écuries du 15 au 26 octobre.

« Je cherche ouvrir les oreilles et les perceptions, faire voyager à la fois dans l’espace et dans les sens, mais aussi dans un univers imaginaire, qui est très ouvert. Chaque spectateur peut imaginer sa propre histoire à partir de sa sensibilité, » raconte Félix Boisvert.

Avec marionnette, musique, vidéo et danse, mais sans paroles, « c’est un spectacle qui est à la frontière de ces différentes pratiques. » Concerto au sol, c’est l’escapade d’une main de concertiste partie à la découverte de l’univers à la faveur d’une nuit pleine de lunes. « J’utilise les mains, qui produisent la musique, mais qui sont aussi danseuses. À la fin, la main est un objet très ambigu, un personnage qui est à la fois musique, acteur et danseur, » dit l’artiste multidisciplinaire.

« Je fais une musique pour les oreilles et pour les yeux. L’idée, c’est vraiment d’offrir la musique par le visuel, une proposition pour voir la musique, » raconte le compositeur. « C’est la musique qui dresse le canevas de l’historie et l’imaginaire du public complète. Même si  j’ai décidé de ma propre trame narrative, c’est un spectacle où chacun peut rêver sa propre histoire, » exprime Félix Boisvert.

« Si vous avez le goût de voyager d’une façon très particulière, si vous avez le goût de partir avec la musique, alors venez voir ce spectacle, » invite l’artiste qui ne nous en dit pas plus… Concerto au sol sera présenté du 15 au 26 d’octobre Aux Écuries pour le public à partir de 8 ans. Profitez-en!

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Gougeon à l’Église de Saint Clément

Bonjour à tous!

Le prochain rendez-vous de la Série hommage aura lieu ce dimanche à l’Église de Saint-Clément au Bas-Saint-Laurent avec le concert du duo formé par la mezzo-soprano Caroline Demers et l’organiste Louis Brouillette. Pour vous faire découvrir les coulisses de ce récital et vous en donner un petit avant-goût, nous avons parlé avec les deux protagonistes.

Caroline Demers et Louis Brouillette joueront une version inédite de 'Jeu des citations' de Denis Gougeon.

Caroline Demers et Louis Brouillette joueront une version inédite de ‘Jeu des citations’ de Denis Gougeon.

Pendant ce concert, le duo vous présentera une version inédite de la pièce Jeu des citations (1992) de Denis Gougeon, un cycle de six mélodies mettant en musique des citations humoristiques. Il y a deux versions de l’œuvre disponibles, une pour soprano (ou ténor) et piano et une autre -une transposition à la tierce inférieure de la première- pour mezzo-soprano (ou baryton) et piano. En fait, Le Jeu des citations est la seule œuvre de Gougeon pour mezzo-soprano et le compositeur, agréablement surpris par la demande de Louis Brouillette d’arranger pour orgue l’accompagnement, a accepté et a laissé carte blanche à l’interprète. « Le style d’écriture de l’accompagnement pour piano se prête bien à un arrangement pour l’orgue; les doublures d’octave de la basse pouvant, par exemple, être jouées au pédalier », explique M. Brouillette.

Dans le programme il y a aussi une succession d’œuvres québécoises, dont une création d’Éric Champagne commandée par le Duo Demers-Brouillette. Ce cycle, qui comprend trois mélodies, met en musique des poèmes écrits par le québécois Jean Royer et publiés en 2002 aux Éditions du Noroît. « Cette œuvre d’Éric Champagne occupe une place privilégiée dans le répertoire pour mezzo-soprano et orgue, car la plupart des pièces pour ce type de formation sont de nature religieuse tandis qu’ici le cycle est clairement profane. Son exécution ne convient donc pas à l’office religieux, mais seulement au concert, » font remarquer les musiciens.

La deuxième mélodie de cette œuvre est un hommage à Claude Vivier, d’où son titre Mémoire de Claude Vivier.  « D’après Éric Champagne, la tierce était l’intervalle favori de Vivier, c’est pourquoi Champagne a intégré dans cette pièce de nombreux sauts à la tierce, notamment au pédalier, » exprime M. Brouillette. De son coté, la mezzo-soprano a dû effectuer « un travail technique particulier dans cette mélodie à cause de la vocalise sur le son in, car les vocalises sont habituellement chantées sur des voyelles pures et non sur des nasales, » exprime Mme Demers.

Le Duo Demers-Brouillette présente des concerts à thème accessibles à tous les publics et se fait également un devoir d’interpréter des œuvres québécoises et même de commander des pièces aux compositeurs d’ici. « À Saint-Clément, le public sera composé de plusieurs personnes qui ne sont pas habituées à assister à des concerts classiques, ce sera aussi l’occasion pour plusieurs d’entendre pour une première fois de la musique québécoise savante. Nous avons donc choisi d’encadrer les œuvres contemporaines, dont l’écoute demande plus de concentration, par des pièces connues, comme les arrangements pour orgue de l’Hallelujah du Messie de Haendel et de l’Air sur la corde de sol de Bach, dont l’écoute est plus facile, » raconte le duo.

Le concert sera à l’église de Saint-Clément au Bas-Saint-Laurent et il est à noter que la composition de l’orgue, son emplacement, ainsi que l’acoustique de l’église exercent une influence « prépondérante » sur le résultat sonore. « Dans ce cas, il s’agit d’une église en pierres construite en 1897 et possédant une bonne acoustique, on comprend très bien les paroles chantées par la soliste, que cette dernière soit dans le chœur ou dans le jubé, » par conséquent, la mezzo-soprano Caroline Demers fera des apparitions autant à l’avant qu’à l’arrière. Quant à l’orgue, c’est un Casavant Frères de 1944 comportant dix jeux répartis sur deux claviers et un pédalier, de taille relativement petite, « qui se prête merveilleusement bien à l’accompagnement d’une voix, » selon M. Brouillette.

La veille du récital, les deux musiciens se rendrons à l’église de Saint-Clément pour répéter sur l’orgue en question. « Nous sélectionnerons les jeux en fonction de l’acoustique de l’église, du caractère des pièces et du registre de la partie chantée dans le but de soutenir la chanteuse et de mettre en valeur ses qualités vocales. » On vous attend ce dimanche – le détour en vaudra la chandelle!

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LE MOMENT EST ARRIVÉ!

Après plusieurs mois de travail, le temps est venu pour la Société de musique contemporaine du Québec de lancer les festivités de la Série Hommage consacrée au compositeur Denis Gougeon par un Grand concert d’ouverture ce vendredi 27 septembre. La soirée débutera avec le vernissage de l’exposition visuelle Denis Gougeon: figures (18h) et une rencontre avec Denis Gougeon lors d’une table ronde (19h) où sera également lancée la bande dessinée sur sa vie.

Au programme du concert il y aura des pièces de notre artiste à l’honneur, Heureux qui comme… et En accordéon, mais aussi un détour chez les compositeurs de la côte est des États-Unis avec la Chamber Symphony de John Adams et For your eyes only de John Zorn. Walter Boudreau dirigera l’Ensemble de la SMCQ ainsi que l’accordéoniste Joseph Petric et la soprano Marie-Danielle Parent, qui nous a parlé de ce concert qui a une valeur toute spéciale pour elle.

Marie-Danielle Parent chantera 'Heureux qui comme...' pendant le concert d'ouverture de la Série Hommage.

Marie-Danielle Parent chantera ‘Heureux qui comme…’ au concert d’ouverture de la Série Hommage.

« Ouvrir la Série Hommage de Denis Gougeon est un merveilleux privilège et c’est un grand bonheur de chanter une œuvre qui a été composée pour moi et qui m’est dédiée. J’ai l’impression de reprendre un « classique » », dit Marie-Danielle Parent. « C’est aussi un honneur d’ouvrir cette saison en hommage à Denis Gougeon, un compositeur que j’admire depuis longtemps. »

Cette soirée revêt un caractère particulièrement spécial pour Marie-Danielle Parent qui est aussi épouse et complice en musique de Denis Gougeon de longue date : « Ce sera pour moi comme une belle fête de retrouvailles. Heureux qui comme… me ramène à de très beaux souvenirs: une tournée européenne que j’ai faite avec la SMCQ sous la direction de Walter Boudreau, en 1988. J’étais alors enceinte et j’étais habitée par une merveilleuse présence. Nous avons eu aussi beaucoup de plaisir durant cette tournée, » s’est rappelé la chanteuse.

En ce qui concerne à la difficulté technique de l’œuvre, la soprano explique que « comme toute pièce vocale exigeante, que ce soit Mozart, Schubert, Vivier… il faut pouvoir s’appuyer sur une bonne technique vocale pour garder la souplesse de la voix et la précision rythmique. J’ai retravaillé la pièce en sections, n’oubliant jamais de rester dans l’élan du corps et l’abandon! » ajoute-elle.

Nous vous invitons à découvrir cette pièce ce vendredi à la Salle Pierre-Mercure: « Laissez-vous séduire par toute la gamme d’émotions que véhicule cette pièce. C’est une histoire, nous partons en voyage… » conclut Marie-Danielle Parent.

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LA VIE DE DENIS GOUGEON EN BANDE DESSINÉE

Bonjour à tous!

Comme toujours dans le cadre de la Série Hommage, nous avons transformé la vie de notre compositeur à l’honneur, Denis Gougeon, en bande dessinée, grâce au travail de l’illustratrice Elisabeth Eudes-Pascal et l’écrivaine Marie Décary. Pour vous en donner un petit avant-goût, nous avons rencontré les deux artistes, qui nous ont confié quelques détails de leur extraordinaire processus de création.

L'illustratrice Elisabeth Eudes-Pascal et l'écrivaine Marie Décary nous ont confessé quelques secrets du processus de création de la bande dessinée sur la vie de Denis Gougeon.

L’illustratrice Elisabeth Eudes-Pascal et l’écrivaine Marie Décary nous ont confié quelques détails sur leur processus de création.

Elisabeth et Marie, qui ont déjà travaillé ensemble sur les bandes dessinées des deux dernières Séries hommage (Gilles Tremblay et Ana Sokolovic), commencent toujours leur travail par une visite chez le compositeur à l’honneur. « Je le connaissais déjà, alors j’ai essayé d’apprendre tout ce que je ne savais pas encore et de trouver des éléments excitants. Surtout, je lui ai demandé de nous parler de son enfance et du moment de la révélation, dans ce cas-ci, sa découverte de la guitare. De plus, j’essaie de me faire une idée de la tonalité générale de la musique du compositeur », exprime Marie. Par contre, Elisabeth profite de cette visite « juste pour observer » les traits physiques de la personne et pour en prendre des photos.

Après cette première rencontre, les deux artistes échangent leurs impressions, puis initient un processus de travail en parallèle, séparément. Marie travaille sur une, deux, trois… versions du texte, et après Élisabeth y ajoute ses illustrations. « Pour moi, le défi principal est faire un personnage ressemblant, sans en faire une caricature, » explique l’illustratrice. « J’essaie que mes illustrations ne soient pas trop narratives, sinon c’est ennuyeux, et d’amener le lecteur ailleurs. » Mais le texte n’est pas inamovible, « si une image parle d’elle-même, le texte peut changer, » dit Marie.

Elisabeth Eudes-Pascal essaie toujours de créer un personnage ressemblant, sans en faire une caricature.

Elisabeth Eudes-Pascal essaie toujours de créer un personnage ressemblant, sans en faire une caricature.

La bande dessinée de la SMCQ est travaillée dans les cours de musique des écoles à travers le pays, parce que selon l’écrivaine, « c’est un point d’entrée à la vie du compositeur, » un sujet « motivant » autant pour les enfants que pour les adultes, qui parfois ne le connaissent pas. Elisabeth croit que le plus fascinant, c’est de connaître la raison du travail du compositeur : « Qu’est-ce qui inspire le créateur? C’est important de connaître la force qui le pousse à écrire, ce qui le motive à créer. Ça peut être inspirant pour le professeur et un modèle pour les élèves. »

La bande dessinée sur la vie de Denis Gougeon sera lancée le prochain 27 de septembre lors d’une table ronde (19h) programmée dans la grande soirée d’ouverture de la Série Hommage. Venez rencontrer Denis Gougeon et sa bande dessinée!

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DENIS GOUGEON INTERPRÉTÉ PAR LES ARTS VISUELS

Bonjour à tous!

Comme à chaque Série hommage, nous avons préparé une nouvelle exposition d’art visuel inspirée de la musique de notre compositeur à l’honneur. Ainsi, en cette occasion, ‘Denis Gougeon: figures’ regroupe une vingtaine d’artistes professionnels issus d’horizons divers qui proposent des œuvres inédites en sculpture, peinture, dessin, art imprimé, fibre, photo, installation, multimédia…

Pour en savoir un peu plus, nous avons parlé avec les deux commissaires de l’exposition, Élisabeth Dupond et Julianna Joos, artisanes de ces ponts entre deux mondes de l’art contemporain : celui de la musique et celui de l’art visuel. L’exposition est en vérité multidisciplinaire, car un petit texte de l’artiste accompagne chaque œuvre pour expliquer son interprétation. De cette façon, chaque visiteur peut trouver la meilleure manière de comprendre l’exposition.

L'œuvre 'Vol d’extase', de Francine Beauvais, sera dans l'exposition 'Denis Gougeon: figures'. PHOTO: Déborah Chapman

L’œuvre ‘Vol d’extase’ (travail en cours), de Francine Beauvais, sera dans l’exposition ‘Denis Gougeon: figures’. PHOTO: Déborah Chapman

“Ce qui me touche dans la musique contemporaine, ce sont les éléments qui me déstabilisent et qui me mènent ailleurs et c’est exactement la même chose que je vais chercher dans l’art contemporain”, explique Élisabeth Dupond, qui confirme que, même si ce n’est pas facile, c’est le concept de contemporanéité qui permet l’union des deux arts. “Je ne sais pas si dans l’exposition il y a l’essence du compositeur, mais c’est sûr qu’il y a une autre lecture de lui, une autre proposition”, a-t-elle ajouté.

De son côté, Julianna indique que l’intérêt de l’exposition réside dans l’étude des compositions de Denis Gougeon par les artistes, car après les avoir écoutées et assisté à une présentation, “chacun a fait une interprétation personnelle et subjective du travail du compositeur”. “Ils ont beaucoup travaillé sur les sens et ils ont traduit leur perception auditive d’une manière visuelle”, précise Julianna Joos.

L’exposition ne couvre pas la totalité de l’œuvre de Denis Gougeon, “c’est impossible”. “Chaque artiste est allé cherché, dans les compositions, ce qui l’a touché en particulier, ce sont autant des lectures différentes”, expliquent les commissaires. “Le spectateur peut confronter sa propre interprétation avec celle de l’artiste  pour s’enrichir mutuellement”, ajoute Elisabeth Dupond.

Les commissaires ont aussi remarqué “l’originalité” des artistes et la “perception qu’ils ont des choses”. De plus, elles apprécient le “caractère plus poétique” de certains textes explicatifs. ‘Denis Gougeon. Figures’ sera ouverte au public au Centre Pierre-Péladeau, Montréal, Québec du 27 septembre au 3 novembre 2013 puis à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, Montréal, du 7 novembre au 15 décembre 2013.

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