Archives d’Auteur: lidamengual

À la prochaine!

Bonjour à tous!

Aujourd’hui se termine une étape de ma vie, une étape palpitante et enrichissante à Montréal. C’est pourquoi je voudrais maintenant dédier les mots de ce 43ème extrait à remercier tous ceux qui m’ont aidée pendant cette année comme bénévole à la SMCQ.

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D’abord, je dois remercier la SMCQ de m’avoir donné l’occasion de faire partie de son équipe. Ici, j’ai évolué professionnellement grâce à une responsabilité qui relie mes deux vocations: le journalisme et la musicologie. Merci de votre accueil et de votre aide.

Deuxièmement, j’ai un grand merci pour Denis Gougeon qui a accepté de collaborer avec moi, mais aussi à tous les compositeurs et compositrices, les musiciens et musiciennes, les chefs d’orchestre… et tous ceux qui ont répondu à mes courriels, qui ont été ponctuels à nos rencontres et qui ont accompli mes demandes.

Finalement, le plus grand remerciement est pour vous tous qui avez été derrière l’écran à suivre chaque semaine nos nouvelles. Sans vous, sans les lecteurs, un blogue perdrait sa raison d’être.

J’espère qu’on aura l’occasion de se revoir, mais en attendent, je vous invite à continuer de consulter régulièrement notre blogue… car il y a encore beaucoup de choses à dire sur la musique contemporaine!

Merci, merci, merci!

Margalida Amengual

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À la mi-temps de la Série hommage

Bonjour à tous!

Aujourd’hui nous vous présentons un petit fragment de l’entrevue faite avec Denis Gougeon où il nous parle des moments les plus touchants de cette première partie de la Série Hommage. Pour notre compositeur à l’honneur, cette année hommage est extraordinaire car 50 sociétés de concert et ensembles ont décidé volontairement de jouer au moins une des ses pièces. «Personne n’est obligé», rappelle Denis Gougeon, et c’est «touchant et gratifiant». 

Même si le compositeur s’est vraiment amusé avec toute cette première partie de la Série Hommage, il a reconnu qu’il y a eu des «moments plus forts que d’autres pour toutes sortes de raisons». D’abord, le concert d’ouverture qui a été «émouvant et extraordinaire» parce que son épouse a chanté la pièce Heureux qui comme, mais aussi parce qu’il y avait une «énergie fantastique» grâce à la présence de 150 des 400 enfants que le compositeur avait rencontrés dans les camps musicaux l’été d’avant.

Denis Gougeon se souvient aussi de l’hommage des professeurs et des étudiants de l’École de musique Vincent-d’Indy où il avait étudié, du concert de l’Harmonie FAMEQ et du concert de l’Ensemble Arkea où sept de ses ex étudiants de Doctorat ont composé une pièce à partir de ses Six thèmes solaires : « Cela reflète la partie de ma carrière d’enseignant et ç’a été beau parce qu’ils l’ont fait gratuitement et c’était généreux, un grand bonheur. »

Bonne écoute!

Ma première fois à l’OSM

Après un an à Montréal, j’ai enfin assisté jeudi dernier à mon premier concert de l’Orchestre symphonique de Montréal, La Chine à l’honneur, qui faisait partie de la Série hommage à Denis Gougeon et de l’événement Spectaculairement Chine produit par la Place des Arts. Pour cette occasion, le directeur musical de l’OSM, Kent Nagano, a cédé le lieu de chef d’orchestre au chinois Long Yu, qui a su tirer le meilleur des musiciens. Le concert a absolument dépassé toutes mes attentes, en partie grâce à sa magnifique direction.

La soirée a débuté avec la première nord-américaine de Toy (Music Box), de Denis Gougeon, œuvre gagnante du Premier prix du Concours international de composition de Shanghai en 2010. Assise non loin de la scène, j’ai compris pourquoi le compositeur était tombé amoureux des flûtistes chinois Qian Jun et Kai Jin: la musique a été composée expressément pour eux et leur interprétation précise et expressive rend justice à l’écriture de Denis, grandit la pièce, même. On a pu constater l’habileté de  Gougeon à agencer ces anciens instruments diatoniques avec l’orchestre symphonique actuel, et les dialogues entre les deux flûtes et les différentes atmosphères sonores créées ont touché le public, qui a démontré sa satisfaction par de longs et chaleureux applaudissements.

Jian Wang pendant le concert avec l'OSM. Photo: SMCQ

Jian Wang pendant le concert avec l’OSM.
Photo: SMCQ

L’interprétation du violoncelliste chinois Jian Wang des Variations sur un thème rococo opus 33 de Piotr Ilitch Tchaïkovski a aussi bouleversé le public de l’OSM. Ces variations, qui sont un hommage du compositeur à son idole Mozart, donnent un rôle d’accompagnement à l’orchestre, qui est réduit, et mettent en valeur le soliste qui, dans ce cas, a vraiment été à la hauteur de la pièce. La virtuosité de Wang et sa qualité technique lui ont permis de relever avec brio tous les défis de cette œuvre qui exige de passer du lyrisme le plus doux à la virtuosité extrême sans oublier une palette d’intensité sonore vraiment énorme.

Après cette première partie si touchante, le concert a poursuivi avec les Enchantements oubliés du compositeur chinois Qigang Chen et la Symphonie no 5 en ré mineur, opus 47 de Dimitri Chostakovitch. Il va sans dire que la qualité et l’interprétation musicale de l’OSM ont été tout aussi exceptionnelles, mais ce serait mentir que de ne pas reconnaître la contribution remarquable des solistes qui ont fait de ce concert une soirée mémorable.

Nous avons l’honneur

Bonjour à tous!

Chaque semaine nous faisons des rencontres agréables et toujours intéressantes, mais aujourd’hui, nous avons le grand honneur de vous présenter notre première entrevue avec notre compositeur de l’année, Denis Gougeon. L’occasion se présente alors que la Série hommage arrive à un de ses points culminants avec les concerts « La Chine à l’honneur » de l’Orchestre symphonique de Montréal. Dirigé par Long Yu, l’OSM offrira le privilège d’entendre en première nord-américaine Toy (Music Box)une œuvre pour grand orchestre et flûtes traditionnelles chinoises qui avait valu à Denis Gougeon le Premier prix du Concours international de composition de Shanghai en 2010. Qian Jun et Kai Jin, deux flûtistes chinois avec qui Denis Gougeon était tombé amoureux lors de sa rencontre en Chine et pour qui il avait écrit Toy, seront encore une fois de la partie.

Le programme du concert mettra également à l’honneur Enchantements oubliés, du compositeur chinois Qigang Chen, les Variations sur un thème Rococo, op 33 de Piotr Ilitch Tchaïkovski et la Symphonie no 5, op 47 de Dimitri Chostakovitch.

Pour témoigner notre belle conversation, nous avons enregistré cette vidéo, que nous vous encourageons à regarder avec beaucoup d’attention. Denis Gougeon nous a parlé de son parcours dans le concours de Shangai, de sa belle expérience et de ses motivantes découvertes lors de son voyage en Chine, du processus de création de l’œuvre, de ses souvenirs sur la création de Toy en Chine et de ses attentes quant à la première de la pièce à Montréal. Merci Denis pour ta grande générosité!

Nous vous souhaitons un beau visionnement et nous vous encourageons à assister à cet incontournable de la Série hommage de la SMCQ! Allez-y!

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« 4 jeux à 5 », à nouveau

IMG_6944 - CopieLe Conservatoire de musique de Montréal accueille la deuxième édition des Journées des vents, un festival de quintette à vent conçu par le groupe Pentaèdre. Cette semaine, nous nous sommes rendu au Conservatoire pour écouter le hautboïste Normand Forget, le corniste Louis-Philippe Marsolais, la flûtiste Danièle Bourget, le bassoniste Mathieu Lussier et le clarinettiste Martin Carpentier.

Une scène complètement nue mettait l’accent sur les cinq musiciens, qui sont restés debout pendant tout le concert. Le quintette a commencé son récital avec un compositeur d’aujourd’hui peu entendu dans les salles de concerts, August Klughardt, qui fait partie de la « nouvelle école allemande » et qui a écrit le Quintette op.70, une œuvre plus proche de Brahms ou Mendelssohn que des rhapsodistes qui l’ont inspiré pendant sa jeunesse.  La délicatesse de la sonorité et la technique si précise des interprètes donnent l’impression à l’auditeur que tout ce qu’ils jouent est facile.

Le concert a continué avec une transcription pour quintette à vent de Geoffrey Emerson du Quatuor Les Dissonances KV 465 de W.A. Mozart, qui est une preuve de sa vénération pour Haydn. En fait, les premières phrases de cette pièce, pleines de dissonances, ne laissent pas reconnaître le compositeur. L’expressivité et l’exécution des nuances ont marqué l’interprétation de cette série de six quatuors que Mozart a dédiés à Haydn à la suite d’un choc après avoir écouté ses quatuors les plus récents.

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Finalement, l’ensemble a rendu hommage à Denis Gougeon en jouant l’œuvre 4 jeux à 5, qui avait aussi été interprétée la semaine dernière par Pronto Musica. Cette pièce, qui assemble les techniques d’imitation, de miroir, d’inversion et de vitesse dans le premier mouvement et qui offre des solos à tous les instrumentistes dans le quatrième mouvement, a été délicatement et délicieusement interprétée par le quintette, en présence du compositeur. L’interprétation de Pentaèdre fut d’une sensibilité suprême, tout en ayant la force et l’énergie qu’exige la musique de Gougeon.

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N’oublions pas non plus la jeune corniste participant au concours Pentaèdre pour jeunes musiciens qui fut invitée – spécialement à la demande du jury pour sa grande musicalité – à jouer la pièce Cor-Jupiter, des Six thèmes solaires de Denis Gougeon.

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Pronto… Musica!

Bonjour à tous!

Samedi dernier, nous nous sommes rendus à l’église St. Georges pour assister au premier concert de Pronto Musica Chamber Ensemble, une association à but non lucratif qui se lance sur la scène classique montréalaise. Dirigé par Eli Weinberger et Alexis Hauser, ce nouvel ensemble a pour mission de donner aux jeunes musiciens de Montréal une occasion de se produire professionnellement en concert et de les orienter vers leur carrière d’interprètes.

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Ce premier concert fut produit dans le cadre la Série hommage alors que Lara Deutsch (flûte), Krisjana Thorsteinson (hautbois), Eric Abramovitz (clarinette), Daniel Clark (basson) et Gabriel Trottier (cor) nous interprétaient 4 jeux à 5 de Denis Gougeon, une commande pour le quintette à vent Estria, avec l’aide du CAC.

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Dans le premier mouvement, Jeux de miroirs, c’est vraiment cela, un jeu labyrinthique où la musique circule d’un côté à l’autre de l’ensemble, alors que dans le deuxième, À la manière d’un kaléidoscope, il y a un processus de transformation de la densité sonore, des couleurs et des modulations qui sonnent à une musique rythmique et piquée, en constant dialogue entre la flûte et le basson. Le Lent et lyrique est le moment des solos instrumentaux et le quatrième mouvement, Comme une danse, honore son titre avec une musique très rythmée, rapide et accentuée.

Pour vous monter cette palette de techniques de composition – d’imitation, de miroir, d’inversion, de vitesse – nous vous offrons la vidéo d’un passage de la pièce 4 jeux à 5:

Le programme a été complété avec le Brass Quintet No. 1, op 5 de Victor Ewald et le Souvenir de Florence, op 70 de Piotr Ilitch Tchaïkovski. La semaine prochaine, ce sera au tour de l’ensemble Pentaèdre d’attaquer 4 jeux à 5 de Denis Gougeon!

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« O Mensch » de Dusapin, un classique moderne

Bonjour à tous!

Cette semaine, nous nous permettrons une petite pause dans le suivi de la Série Hommage pour vous parler du concert que le baryton Vincent Ranallo et le pianiste Matthieu Fortin présenteront ce vendredi soir à la Chapelle historique du Bon-Pasteur où ils joueront le magistral cycle de lieder O Mensch du compositeur français Pascal Dusapin sur des textes de Nietzsche. Romantisme français et lyrisme allemand se mêlent dans une pièce qui aborde des thèmes aussi différents que l’humanité, la nuit, la mort, le désespoir, l’amour et le secret, entre d’autres. Cinq jours avant le concert, le soliste Vincent Ranallo nous en parle avec passion!

Vincent Ranallo partage avec nous ces réflexions sur 'O Mensch' avant le concert de vendredi. Photo: Caroline Laberge.

Vincent Ranallo partage avec nous ces réflexions sur ‘O Mensch’ avant le concert de vendredi. Photo: Caroline Laberge.

« O Mensch de Dusapin est une œuvre hybride, car elle combine des éléments de mélodrame (texte déclamé en divers degrés de parlando ponctué par le piano) à de véritables chansons dont le ton varie de l’ironie mordante, au coup de gueule et à la rêverie philosophique en passant par la peinture de quelques passions bien humaines. Afin de rendre cette riche palette, nous devons réunir une approche vocale comparable à celle exigée par le Wozzeck de Berg, à une grande recherche dans la pureté du timbre et de l’intonation pour faire ressortir les profondeurs de l’âme humaine décortiquée par Nietzsche, une technique qui s’apparente au bel canto ancien de Monteverdi, » explique Vincent Ranallo.

Pour le baryton, le duo formé avec le pianiste est, sous cet aspect, « une refonte de la monodie accompagnée d’une basse continue épousant les remous de la dramaturgie imaginée par le compositeur. » « Si la voix représente toujours la présence mystérieuse de l’humanité, le pianiste alterne entre les rôles d’interlocuteur impertinent, d’ombre portée, de décors théâtral et d’accompagnement pur et simple.  La mobilité et le raffinement de cette relation, ainsi que la précision maniaque de la coordination exigée, nous ont incités, Matthieu et moi, à investir un grand nombre d’heures de répétition afin d’arriver à la plus grande aisance possible. »

D’un autre côté, Vincent Ranallo remarque que toutes ces subtilités, surtout rythmiques, ne doivent pas provoquer un sentiment de contrainte, car « il ne faut pas oublier que Dusapin se considère comme un jazzman frustré: le groove et le swing forment une sorte d’ancrage pour l’extraordinaire liberté d’accentuation à laquelle nous sommes conviés comme interprètes. » À son avis, il s’agit « d’une clé permettant de rejoindre plus directement l’auditeur dans son intériorité: la fluidité presque dansante du flot sonore faisant souvent mine de s’arrêter, de se suspendre à des accords puisant dans la mémoire du romantisme et de l’expressionnisme allemand. »  

Le  très moderne langage de Dusapin glisse parfois ainsi vers une fausse impression de modalité, surtout dans la ligne vocale: « Comme plusieurs compositeurs issus de la tradition française, dont Olivier Messiaen, Gilles Tremblay, les spectraux,  il affectionne la contemplation du son développé dans l’espace. Contrairement à eux, cet amour de la résonance ne me semble pas sacralisée: non pas adoration mais rêverie. Son lien de filiation déclaré à Varèse et à Xenakis est tempéré par la sensualité un peu fétichiste de ses harmonies, complexes dans les détails mais relativement stables globalement, caractéristique qui facilite la réception de cette musique dont la simplicité est extrêmement trompeuse. »

En bref, chacun y trouvera son compte dans ce concert, car « Dusapin intègre et assume dans O Mensch toute la complexité de l’histoire d’un genre musical, aux confins de la cantate in stile representativo, du Liederabend, de la scène mélodramatique et de la chanson de cabaret.  Il crée un cycle qui a de bonnes chances de devenir un classique moderne. » 

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Denis « dans le vent »

Bonjour à tous!

Nous terminons la semaine avec la proposition du quintette Brevà qui nous offrira demain un concert «dans le vent» avec des œuvres pour de compositeurs canadiens et américains, dont notre compositeur à l’honneur Denis Gougeon. Le jeune ensemble montréalais formé par Keiko Otani (hautbois et cor anglais), Caroline Giroux (clarinettes), Gabrièle Dostie-Poirier (basson et contrebasson), Audrey G. Perreault (flûte, piccolo et soprano) et Gabriel Trottier (cor) interprétera plusieurs créations. Nous avons correspondu avec Grabriel et Audrey qui nous parlent de l’« avant-concert », ce voyage souvent dans l’ombre, tout aussi fascinant que l’événement lui-même…

-Qu’y-a-t-il de particulier dans l’œuvre 4 jeux à 5 de Denis Gougeon?

Gabriel Trottier: Je dirais que la particularité de l’œuvre 4 jeux à 5 est l’utilisation de la répétition de cellules mélodiques et rythmiques ainsi que la clarté de la structure formelle. Plusieurs compositeurs de musique contemporaine tentent d’éviter la redondance et la prévisibilité de leur musique. Je crois que dans ce quintette, Denis Gougeon a eu l’audace d’utiliser au contraire l’ostinato et les variations subtiles de motifs répétés en sa faveur. Le tour de force, c’est que dans cet espèce de « mantra », il réussit aussi à créer une musique intéressante et variée.

Le prochain vendredi, le quintette Brevà offrira un concert un concert avec des œuvres de Denis Gougeon.

Vendredi, le quintette Brevà offrira un concert avec des œuvres de Denis Gougeon.

-Quel est le lien entre L’Oiseau blessé de Denis Gougeon et Fly in Circles de Zach Sheets?

Audrey G. Perreault: L’Oiseau blessé est un pièce pour flûte seule alors que Fly in Circles est une pièce pour flûte seule et voix (un exécutant) sur une poésie d’Oliver Strand. Les deux pièces sont d’une durée d’environ 5 minutes. Elles illustrent le thème de l’oiseau mais d’une façon différente que l’oiseau traditionnel du répertoire standard pour la flûte. Dans les deux pièces, l’oiseau se blesse et selon mon interprétation, les oiseaux meurent.

– Selon vous, en quoi se démarque Gougeon des autres compositeurs?

GT: Je crois que sa musique se rapproche du public. J’ai toujours l’impression en l’écoutant qu’il y a un élément auquel il est facile de se rattacher. Que ce soit au niveau formel comme j’en ai fait mention plus tôt ou par une harmonie plus consonante. Je crois que pour les néophytes, la musique de Denis Gougeon est une bonne porte d’entrée dans le monde de la musique de création. Pour les auditeurs habitués elle est assez riche et diversifiée pour soutenir l’intérêt.

– Parfois la musique contemporaine est difficile à communiquer… C’est le cas de notre compositeur à l’honneur?

GT: Je dirais que ça dépend de ses œuvres. Autant le compositeur peut nous amener en terre battue ou dans une aventure rocambolesque en hors-piste et ce parfois même au cours d’une même œuvre. Je crois que cette alternance entre le confort et la surprise aide à captiver l’attention. Pour cette raison je serais plutôt porté à dire que sa musique est plutôt du côté facile à communiquer (mais pas nécessairement à interpréter hahaha!).

– Vous compléterez ce programme avec trois créations [Melodious Viscosity (still flows) de Matthew C. Lane, Du Coeur à l’âme de Martin Dorval-Hardy et Seven Fish, in hourglass time de Zach Sheets]. Pouvez-vous m’en dire quelque chose? 

GT: Melodious Viscosity (Still flows) est une longue pièce de 15 minutes écrite par Matthew Lane. Dans cette œuvre, la mélodie devient un liquide changeant continuellement de viscosité, et coulant à travers des surfaces inégales. Le liquide mélodique change de forme et coule rarement de manière uniforme. La pièce s’articule autour d’une grande section lente entrecoupée en son centre par une section rapide. Du Cœur à l’Âme de Martin Dorval-Hardy est un court voyage intérieur dans lequel on voit « l’être » en tant que biomachine bien vivante et rythmée, mais aussi comme une chose inexplicablement mystérieuse et gracieuse. Je crois donc que ce sera une des pièces au programme les plus faciles d’approche pour les auditeurs moins habitué à la musique contemporaine compte tenu l’utilisation de la modalité. Seven Fish, in Hourglass Time de Zach Sheets est une pièce où la métaphore du sablier est exprimée par l’utilisation de la notation proportionnelle. La proportion de l’espace horizontal entre les notes écrites suggère le rythme et la vitesse. Le compositeur avait en tête que ce type de notation donnerait une liberté quasi-improvisée à l’interprète qui serait comparable à un banc de poissons qui tourne, se tord et saute. Les sept poissons sont représentés par sept accords présentés au début de l’œuvre après une brève introduction.

– Comment avez-vous préparé ce concert, techniquement? 

GT: D’abord nous avons lu les quatre œuvres au programme en novembre 2013 afin de déterminer le nombre de répétitions nécessaire. Finalement, c’est un gros programme, alors nous avons travaillé intensément et régulièrement, environ 15 répétitions entre le 9 et le 31 janvier. Pour nous, la méthode la plus efficace fut de travailler de courtes sections pour bien établir des points de repères. Comme nous jouerons plusieurs créations et que notre ensemble n’est pas dirigé par un chef, c’est facile de s’égarer… Nous trouvons aussi important de travailler en répétition avec les compositeurs étant donné qu’ils sont tous encore bien vivants. Zach Sheets est un compositeur américain et c’est grâce à la technologie de Skype qu’on a pu travailler avec lui. Nous sommes très heureux de savoir qu’il pourra assister en personne à une répétition et qu’il sera des nôtres lors du concert. Sa pièce a exigé des méthodes de travail créatives. Nous avons entre autres utilisé l’enregistrement comme un outil afin de déterminer si nous respections bien les proportions des différentes sections.

Nos chefs-d’œuvre

Bonjour à tous!

Cette semaine c’est au tour des solistes de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) d’être protagonistes de notre Série hommage avec le concert Chefs-d’œuvre d’ici, présenté par la série Tableaux en musique. Le flûtiste Denis Bluteau, le violoniste Luis Grinhauz, l’altiste Lambert Jun-Yuan Chen, le violoncelliste Sylvain Murray et la pianiste Bertha Rosenohl, avec qui nous avons correspondu, présenteront un programme d’œuvres de trois compositeurs québécois: Denis Gougeon, Alexis Contant et Anne Eggleston.

La pianiste Berta Rosenohl participera du concert Chefs-d’œuvre d’ici dans la Série Hommage.

La pianiste Bertha Rosenohl participera au concert Chefs-d’œuvre d’ici dans le cadre de la Série hommage.

Denis Gougeon a écrit Suite privée pour flûtes (do, sol, piccolo), piano et violoncelle en 1988 suite à une commande de l’Ensemble Daedalus et avec l’aide du Conseil des Arts du Canada. Il s’agit d’une suite de quatre conversations à trois instruments sur des sujets qui provoquent l’intériorité et l’introspection intime, en même temps que la discussion heureuse. « Comme l’indique Denis Gougeon, il s’agit d’une pièce de caractère intime, représentant une conversation entre amis, » affirme Bertha Rosenohl, qui assure que l’œuvre « ne comporte pas particulièrement de difficultés techniques pour le piano, si ce n’est que dans quelques passages rythmiques. »

Selon la pianiste, la musique de Gougeon est « très claire et transparente et, grâce à une maîtrise de la connaissance des instruments, recèle une grande beauté sonore. » En fait, Bertha Rosenohl croit que « le message dans la musique de Gougeon est direct et son langage, facile à comprendre. C’est très musical! »

Mais le programme ne se circonscrit pas à la contemporanéité de Denis Gougeon. En effet, elle couvre, du point de vue des styles, trois siècles avec Alexis Contant et le romantisme du 19e siècle, et Anne Eggleston et le modernisme néo-classique du 20e. Alexis Contant (Montréal, 1858-1918), fils de musiciens amateurs, a été compositeur, organiste, pianiste et professeur de musique. Il a surtout composé des musiques d’accompagnement à l’orgue pour chœur, des pièces pour piano solo et orgue, dont son œuvre la plus célèbre La Lyre, et des musiques de chambre, dont le trio pour piano, violon et violoncelle qui sera interprété ce vendredi.

Anne Eggleston (Ottawa, 1934-1994) quant à elle, a été compositrice et professeure, et certaines de ses œuvres ont connu une grande notoriété, tel que le Quatuor à cordes qui a remporté le prix de la meilleure composition du Concours de musique originale de la radio de la SRC à Ottawa en 1964 et qui sera joué dans ce programme de chefs-d’œuvre.

Le concert sera précédé d’une visite guidée de l’exposition ‘Art québécois et canadien du XXe siècle‘ de la collection du Musée des beaux-arts de Montréal. Profitez-en!

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Denis Gougeon joue!

Bonjour à tous!

Denis Gougeon a beaucoup signé la bande dessinée qui explique sa vie aux enfants.

Si nous voulons réussir notre mission de rapprocher la musique contemporaine du grand public, nous ne pouvons pas oublier notre public potentiel le plus apprécié: notre jeunesse! C’est pourquoi, après vous avoir présenté la bande dessinée sur la vie de Denis Gougeon conçue par l’illustratrice Elisabeth Eudes-Pascal et l’écrivaine Marie Décary, aujourd’hui on aimerait profiter de l’occasion pour vous présenter le projet Grand jeu / Grande écoute 2013-14. Après avoir fait deux ateliers de préparation avec des enseignants à Gatineau et à Sherbrooke, la semaine passée, le bureau de la SMCQ à Montréal a été le centre de travail des professeurs du primaire et du secondaire qui font partie de ce projet et qui ont partagé toute une journée de travail préparatoire avec les conceptrices du projet et notre compositeur à l’honneur.

Plusieurs professeurs du primaire et du secondaire ont partagée toute une journée de travail préparatoire avec Denis Gougeon.

Plusieurs professeurs du primaire et du secondaire ont partagé une journée de travail préparatoire avec Denis Gougeon.

Les professeurs participants à l'atelier lors du congrès FAMEQ 2013 à Sherbrooke.

Les professeurs participants à l’atelier lors du congrès FAMEQ 2013 à Sherbrooke.

Le lancement de Grand jeu / Grande écoute 2013-14 a marqué le début d’un immense rassemblement tenu autour du compositeur. Grâce à une trousse pédagogique spéciale, nous proposons plusieurs pistes d’exploration aux enseignants. Ils peuvent interpréter des œuvres comme Voler comme un oiseau pour les élèves de primaire ou Le chant de l’amitié pour les harmonies du secondaire, composées par Denis Gougeon spécialement pour les élèves. Côté création, certains jeux proposent des exercices pour composer comme Denis Gougeon. Finalement, pour ceux qui préfèrent écouter simplement sa musique, nous proposons 7 extraits choisis soigneusement avec le compositeur et qui peuvent être travaillés grâce au CD  et des capsules vidéo d’appui inclus dans la trousse pédagogique.

Nous calculons que quelque 25 000 élèves participeront en classe aux activités du Grand jeu / Grande écoute pendant l’année pour découvrir la musique et la vie de Denis Gougeon.

Denis Gougeon a déjà commencé son tour à travers des écoles du Québec.

Denis Gougeon visitant le Camp musical de Montréal en juin 2013.

Quelque 25.000 élèves participeront en classe aux activités du Grand jeu / Grande écoute pendant l’année.

Quelque 25 000 élèves participeront en classe à ces activités pendant l’année.

Même chez vous, nous vous encourageons à écouter et jouer de la musique de Denis Gougeon avec vos enfants. Laissez-vous mener par l’univers d’animaux, de trains et avions, et d’aventures de notre compositeur à l’honneur. Partez en voyage avec Denis et vos enfants, et partagez avec nous votre belle expérience!

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